La lithographie

 

La lithographie a été inventée par Alois Senefelder qui a eu l’idée de polir une pierre calcaire pour imiter la surface plane d’une plaque de cuivre afin d’essayer d’écrire dessus. Au fil de ses essais, il finit par mettre au point le procédé lithographique et imprime ses premières estampes en 1816. Il se rend à Londres pour promouvoir son procédé et apprend à d’autres artistes à se servir de cette technique. En France, la technique se propage grâce à un livre intitulé Le secret de la lithographie, qui détaille les différents aspects du procédé découvert par Senefelder.  

 

 

La lithographie est donc née en Allemagne, mais l’école française influence profondément son utilisation, notamment grâce aux œuvres de Delacroix et de Daumier, qui produit de nombreuses lithographies satiriques. La popularité de la lithographie est à son paroxysme à la fin du XIXème siècle et au début du XXème : les lithographes sont encouragés dans leur pratique grâce à des publications telles que Pan, qui a notamment mis en avant Henri de Toulouse-Lautrec ou Edouard Vuillard.  

La lithographie pose la question fondamentale de ce qui doit être reconnu comme œuvre originale et ce qui est vu comme reproduction. Il est considéré que toute lithographie dessinée par un artiste et produite par un maître lithographe possède le statut d’oeuvre originale. Le processus  encourage les artistes à travailler en collaboration avec des maîtres lithographes, comme Marc Chagall, qui a travaillé pendant longtemps avec le lithographe Charles Sorlier. Tandis que l’artiste est vu comme créateur, le lithographe est plutôt perçu comme technicien.  

Au XXème siècle en Europe, la lithographie ne suscite pas un grand intérêt, mais de nombreux maîtres s’y sont tout de même intéressés, comme Braque ou Picasso, qui ont signé un grand nombre de lithographies.  

La pierre lithographique est poncée, taillée et l’image est dessinée. La surface de la pierre doit être parfaitement plane ; elle est ensuite rincée et séchée. Le dessin est saupoudré de talc, puis le talc est étalé sur le dessin avec un coton. Le même procédé est utilisé pour étaler de la résine en poudre, qui servira à protéger le dessin du mordant. 

Le mordant est fabriqué à partir de quelques gouttes d’acide nitrique mélangé à de la gomme arabique (un produit à base de sève d’acacia), puis il appliqué au pinceau autour de l’image. Le mordant est ensuite appliqué sur l’intégralité de l’image, en plusieurs passages. La solution doit agir quelques minutes, puis le dessin est essuyé afin d’enlever l’excès de mordant, qui ne doit constituer qu’une fine couche de solution. La plaque est laissée à reposer pendant une heure. 

Les résidus de crayon sont éliminés à l’aide d’un chiffon, puis l’on utilise un mélange de bitume (substance grasse qui sert comme couche réceptive à l’encre) et d’essence minérale pour renforcer l’image. La plaque est nettoyée de nouveau des excédents de produits, puis la pierre lithographique est encrée. 

La plaque est préparée pour être passée sous la pierre lithographique. Sa surface est mouillée et un rouleau est imbibé d’encre. Le lithographe passe ensuite le rouleau sur la plaque en le déplaçant doucement. La pression appliquée doit être légère et la plaque régulièrement humidifiée. Finalement, le papier est déposé sur la pierre. Un habillage est ajouté, soit une grande feuille de carton fin ou de papier journal qui va entourer le dessin sur la lithographie finale. Une fois celui-ci préparé, la première épreuve est imprimée. 

Sélection de lithographies de la Galerie Arenthon

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