La Galerie Arenthon est heureuse de présenter une sélection de gravures et zincographies d’Hans Hartung, des années 1950 et 1970.

La série Las Estampas de la Cometa, série de cinq eaux-fortes exécutées en 1970, est publiée en 1971 à Barcelone par Gustavo Gilli. Elle marque les retrouvailles d’Hans Hartung avec la gravure sur cuivre.  En effet Hartung renoue ici après 17 ans avec le métal, l’acide et les outils de la taille douce, pour un résultat très représentatif de son travail. C’est aussi avec Gustavo Gilli qu’il met au point son fameux « noir bleuâtre HH ».

La sélection de zincographies que nous proposons permet de découvrir cette technique souvent utilisée par Hartung, afin de de multiplier les effets et les variations de couleur.  La Galerie présente une suite de rares épreuves de travail à petit prix permettant d’entrer dans le processus de réalisation des œuvres. Ces épreuves sont aussi l’occasion d’une réflexion sur la répétition et la reproductibilité en art, des notions chères à Hans Hartung.

 Biographie : Hans Hartung (1904-1989)

 

Hans Hartung naît le 21 septembre 1904 à Leipzig. Dès son enfance, il s’intéresse à l’art. A partir de 1924, il fréquente le lycée de Dresde, se passionnant pour Rembrandt, Goya, Frans Hals, Le Greco, puis pour les Il peint en s’inspirant de certaines de ces œuvres, en simplifiant la composition pour n’en retenir que les masses colorées. En 1926, Hans Hartung s’installe à Paris, s’enthousiasme pour ce qu’il voit de Picasso et fréquente abondamment le Louvre. Il y passe des journées entières à regarder les maîtres anciens et à les copier en les adaptant à ses propres visions.

La vie de Hans Hartung est une vie marquée par les circonstances historiques, mais où l’art joue constamment un rôle central. Pendant la seconde guerre mondiale, Hartung  est mobilisé, mais après l’armistice il se réfugie avec la famille de Julio González dans le Lot. Pendant cette période et dans des conditions matérielles difficiles, il continue de produire, notamment des séries d’encres abstraites, quelques peintures, mais aussi des séries de « têtes » inspirées par Julio González et Guernica de Pablo Picasso. En 1943, Hans Hartung passe en Espagne, dans des conditions très périlleuses. Il est arrêté et envoyé au camp de concentration de Miranda del Ebro durant sept mois. Il y enseigne l’histoire de l’art à ses codétenus d’après les souvenirs de l’enseignement de Wilhelm Pinder à Leipzig, fait des portraits et au moins un autoportrait.

Hartung rejoint ensuite l’Afrique du Nord dans la Légion. Il est blessé en 1944 et perd une jambe. Réformé l’année suivante, il rentre à Paris. Aidé par Alexander Calder, il est naturalisé français en 1946 et reçoit les honneurs de la France.

Durant cette période, Hans Hartung s’impose comme une des figures déterminantes de la seconde École de Paris. Il participe à plusieurs expositions ; sa première exposition personnelle a lieu à Paris en 1947 à la galerie Lydia Conti, où il est très remarqué par des critiques comme Madeleine Rousseau : « C’est ainsi qu’une toile de Hartung c’est, sans doute, un moment de l’existence du peintre ; mais, plus encore, c’est un moment de notre civilisation, avec les contraintes, les dangers, les espoirs qu’elle apporte et qui, en grande partie, déterminent l’attitude individuelle de chacun.[1] »

Multipliant les expositions de ses peintures, gravures et lithographies, il reçoit en 1960 le grand prix international de peinture de la Biennale de Venise puis en 1977, il est élu à l’Académie des beaux-arts et le Centre Pompidou organise une exposition itinérante de ses gravures et lithographies. En 1982, il se voit consacrer une salle personnelle permanente à la Staatsgalerie Moderner Kunst de Munich.

Après sa mort, le travail de Hartung est peu présent sur la scène artistique pendant quelques années, mais dès la fin des années 90 et le début des années 2000, il est redécouvert par le public et par des artistes aux courants et techniques très divers. Aujourd’hui, Hans Hartung est considéré comme l’un des plus grands représentants de l’art abstrait, comme le précurseur et le pionnier de nombreux mouvements d’avant-garde qui se développeront dans la seconde moitié du XXe siècle : entre autres les courants dits informels, gestuels, tachistes, lyriques ainsi que l’action painting.

 

Hans Hartung et la gravure

Dès 1932, la gravure prend une place importante dans le travail d’Hans Hartung. En effet, selon l’expression de Rainer Michael MasonHartung est davantage un graveur-peintre qu’un peintre-graveur. Chez lui la gravure est première et sert de modèle au reste de sa production.

A partir de 1971, son travail sur la gravure est devenu si fondamental pour lui qu’il influence son rapport à la peinture. Cette influence est présente dans les instruments utilisés – il gratte dans la pâte fraîche des couleurs – mais elle va de pair avec toute une réflexion esthétique. Hartung dira ainsi de sa nouvelle peinture qu’elle est « le fruit de [s]es longues recherches en lithographie ». La gravure est au cœur de ses réflexions sur la composition, sur la ligne et la courbe, autour de questions de rythme, d’intensité, de forme, de volume.

Également, son travail sur la gravure permet à Hans Hartung de faire de la reproductibilité une notion centrale de son œuvre. Pierre Wat l’exprime en ces termes « La part majeure de son activité dédiée à une forme de copie de lui-même, le report, indique bien que, pour lui, à rebours de l’esprit du temps, la qualité d’une œuvre n’a rien à voir avec son unicité. Au contraire, il revendique la répétition comme condition de la qualité de sa peinture : plus on produit, plus ce que l’on produit sera bon.[3] »

Tout au long de sa vie, la gravure a ainsi joué un rôle déterminant dans l’œuvre de Hans Hartung. La Galerie Arenthon vous propose d’en découvrir une sélection.

Possible d’acheter ses litogroahie dans notre galerie d’art à Paris. 

 

[1] Madeleine Rousseau, Hans Hartung, Stuttgart, Domnick Verlag, 1949, « Vie et oeuvre »

[2] Rainer Michael Mason, « Hartung et l’estampe », dans Anne Pontégnie (dir.), Hartung, 10 perspectives, Milan, 3 Continents Editions, 2006

[3] Pierre Wat, Hans Hartung, La peinture pour mémoire, Hazan, 2018, « Hans Hartung et la reproductibilité de l’œuvre d’art »

 

 

 

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