Carzou, Jean

Jean Carzou, de son nom de naissance Karnik Zouloumian, est un peintre, lithographe, graveur d’eaux-fortes et de pointes sèches et décorateur français d’origine arménienne. Lire la biographie

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Biographie

Jean Carzou, de son nom de naissance Karnik Zouloumian, est un peintre, lithographe, graveur d’eaux-fortes et de pointes sèches et décorateur français d’origine arménienne. Il naît à Alep (Syrie) le 1er janvier 1907. En 1924, il obtient une bourse pour suivre des études d’architecture à Paris, où il finit par se former à la peinture en autodidacte, en fréquentant librement les académies du quartier Montparnasse, comme l’Académie de la Grande Chaumière. Dans sa jeunesse, il survit grâce à ses caricatures d’hommes politiques qui sont publiées dans la presse. En 1939 se tient sa première exposition particulière à la Galerie Contemporaine, rue de Seine, où déjà il est reconnu pour la force de son trait et la puissance de ses œuvres. C’est la première d’une série de plus de cent expositions particulières de ses œuvres à Paris, en province, et à l’étranger. Parmi elles, on peut citer les plus marquantes Venise (1953), L’Apocalypse (1957), Figures rituelles (1968) et Versailles (1994). Au cours de sa carrière, il expose régulièrement aux Salons des Indépendants, au Salon d’Automne, et à de nombreuses manifestations régionales et internationales. En 1973, Il est l’auteur de l’affiche du salon d’automne Hommage à Paris, tirée sur les presses de Fernand Mourlot. Carzou diversifie constamment ses techniques. Il commence à réaliser des décors pour le théâtre à partir des années 50 ; son travail pour les Indes Galantes de Jean-Phillipe Rameau assoit sa réputation. Il réalise également de nombreuses tapisseries. En 1977, il entre à l’Académie des Beaux-arts où il incarne, dès son discours d’entrée, une forte méfiance envers la société moderne en général et l’art moderne en particulier. Il s’érige contre le cubisme et critique violemment une libération de la peinture qu’il considère quasi apocalyptique. À Paul Cézanne et Pablo Picasso, il préfère des peintres comme Antoine Watteau ou Salvador Dalí. En 1990, il réalise pour les murs de l’Église de la Présentation à Manosque (Alpes de Haute Provence) une gigantesque Apocalypse, faite de paysages dévastés, de rails, de navires assombris qui évoquent sa hantise de la guerre et de l’holocauste. Le lieu devient la Fondation Carzou en 1991. Au cours de sa carrière Carzou reçoit de nombreuses récompenses : il est nommé Officier de la Légion d’honneur et Commandeur de l’ordre des arts et des lettres, il est Premier prix de Salon des peintres témoins de leur temps en 1952, trois fois lauréat du prix Hallmark (1949, 1952, 1955), grand prix de l’Éducation nationale à Tokyo en 1955 et grand Prix Europe de la première Biennale de Bruges en 1958. Il meurt le 12 août 2000 et est enterré au cimetière du Montparnasse.  

Carzou et l’estampe

La lithographie et l’illustration tiennent un rôle fondamental dans l’œuvre de Jean Carzou. Il réalise de nombreux livres illustrés ; on peut citer Provence en 1966, Les Illuminations en 1969, La Nuit des rois en 1974, ou Paris sur Seine en 1986. Dans sa peinture comme dans sa gravure, son style est immédiatement identifiable ; Carzou joue avec la représentation du réel en faisant surgir dans des paysages de villes et de campagnes des éléments de désastre ou de science-fiction. Son œuvre parle d’une angoisse qui ne tombe jamais dans le pathos et ne se défait pas d’une certaine poésie. Les affiches en lithographie, tout comme les illustrations des livres proposés par la Galerie Arenthon témoignent de ces ambiances silencieuses, faites menaçantes par des lignes de crocs et d’épines baignées dans une lumière onirique. Les paysages de Provence aux graphismes fourmillants, les cathédrales, les immeubles comme les forêts s’y dressent dans une ambiance à la fois inquiétante et féérique.